• Puzzle 28.04_06 > batofar_23h30 > Live_final scratch Dj-set : rose_puzzle inc - ulysse_puzzle inc - dan ghenacia_freak n' chic. J'y vais, je n'y vais pas... J'en sais rien... samedi, petite soirée en perspective... faut voir, je peux tout miser sur samedi et dimanche.


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  • Le consommateur est roi. Mais qui sont ses sujets ? Ses représentations imaginaires de soi et du monde ? Certes. Mais peut-être aussi ce petit théâtre de marionnettes qui s'agite dès qu'un média est sur On. Et si l'esclave moderne n'était pas l'homme de la rue mais des starlettes et autres people, condamnés qu'ils sont à incarner le modèle, le rêve, l'accomplissement de soi ?

    Au prix de schizophrénie aigüe, ces stars-people sont donc garantes de la cohésion d'une société et de l'équilibre réel-imaginaire qui lui sert de moteur comme le Loto. Le roi est donc le spectateur de cette bouffonerie, qu'il adouble s'il applaudit, mais si ses yeux se détournent, qu'il voue à l'anonymat et donc à l'inexistence.


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  • Un type, qui ressemble tout à fait Jason Taylor - cheveux noirs plaqués en arrière, pardessus croisé en cashmere bleu marine à col castor, bottes de cuir noir Norman Stanley - me fait signe de tête en passant sous un réverbère, et je baisse le son de mon walkman, juste le temps de dire " Hello Kevin ", tandis qu'une bouffée de Grey Flannel frappe mes narines et, sans m'arrêter, je me retourne sur l'homme qui ressemble à Taylor, me demandant si il sort toujours avec Shelby Phillips, et manque de trébucher sur une clocharde allongée sur le sol, vautrée sur le seuil d'un restaurant abandonné - un endroit appelé Amnesia, que Tony McManus avait ouvert il y a deux étés de cela.

    Elle est noire, et elle a l'air bonne à enfermer, répétant sans cesse : De l'argent s'il vous plaît aidez-moi Monsieur, comme une espèce de prière boudhiste. Je tente de lui expliquer l'avantage qu'elle trouverait à trouver un emploi quelque part, dans un Cineplex Odéon, par exemple, dis-je avec une grande civilité, n'arrivant pas à décider si je vais ouvrir l'attaché-case, si je vais en tirer un couteau ou le revolver. Mais elle m'apparaît soudain comme une cible trop facile pour être réellement gratifiante, et je lui dis d'aller au diable et monte le son de mon walkman, à l'instant où Bon Jovi s'écrie It's all the same, Only the names have changed... et poursuis ma route, m'arrêtant à un distributeur automatique pour tirer trois cent dollars, sans raison particulière, quinze billets de vingt tout frais, craquants, que je range délicatement dans mon poretefeuille en peau de gazelle, pour ne pas les froisser [...]

    Je regarde le chien. Son propriétaire ne me quitte pas des yeux. Enfin, il ne peut s'empêcher de briser le silence. Ecoutez dit-il, j'ai horreur de poser ce genre de question, mais... Allez-y. Oh mince, c'est tellement idiot, fait-il avec un gloussement étouffé. Je me mets à rire. " Mais pourquoi ? " Etes-vous Mannequin ? demande-t-il, sérieux à présent. Je juerais vous avoir déjà vu dans un magazine, ou quelque chose comme ça. Non, je ne suis pas Mannequin, dis-je, décidant de ne pas mentir. Mais c'est flatteur. En fait, vous avez tout à fait l'allure d'un acteur de cinéma, dit-il, avec un gracieux mouvement de poignet. Je ne sais pas...

    Puis il conclut une voix chuintante, s'adressant à lui-même (je n'invente rien) Oh, arrête, mon pauvre garçon, tu te ridiculises. Je me penche, comme si j'allais ramasser mon attaché-case, mais dans l'ombre, il ne me voit pas sortir le couteau, le couteau le plus acéré, celui de qui a une lame-scie. Je lui demande combien il a acheté Richard, d'un ton naturel parfaitement étudié, sans même lever les yeux pour voir si quelqu'un arrive. En un seul geste, j'attrape le chien par le cou et le maintiens avec le bras gauche, tentant de le repousser contre le révèbère, tandis qu'il se débat, essayant de mordre mes gants, les machoires claquant dans le vide, mais je lui serre la gorge avec une telle force qu'il ne parvient pas aboyer, et j'entends littéralement la trachée artère se briser sous mes doigts.

    Je lui enfonce le couteau scie dans le ventre et, d'un geste rapide, ouvre en deux son abdomen lisse et nu, dans un éclaboussement de sang rouge sombre, tandis que ses pattes s'agitent et se tendent vers moi, puis apparaît un paquet d'intestins bleus et rouges, et je laisse tomber le chien sur le trottoir, tandis que la tante demeure là, toujours accrochée à la laisse ; tout s'est pasé si vite qu'il n'a pu réagir, il ne fait que répéter : " Oh mon Dieu, oh mon Dieu ", regardant d'un air horrifié le sharpei qui traîne en rond, remuant la queue, poussant des gémissements aigus, avant de se  mettre à renifler, à lécher ses propres intestins en tas sur le trottoir, certains encore attachés à son ventre et, le laissant souffrir et agoniser au bout de la laisse, je me retourne d'un seul coup vers son maître, le repoussant brutalement avec mon gant ensanglanté et me mets à le poignarder à l'aveuglette, au visage, à la tête, lui ouvrant finalement la gorge en deux brefs coups de lame ; un arc de sang rouge sombre éclabousse la BMW 320 i blanche garée le long du trottoir, déclenchant l'alarme. Quatre fontaines de sang jaillissent de sous son cou. Bruit cristallin du sang qui gicle.

    Il tombe sur le trottoir, agité de soubresauts, pissant toujours le sang, et après essuyé la lame du couteau sur le devant se sa veste, je le fourre dans mon attaché-case et commence à m'éloigner mais, pour me rassurer que la vieille tante est bien morte, et ne fait pas semblant (ce qui arrive), je reviens et lui tire deux balles en pleine figure, avec un silencieux, avant de partir, manquant de glisser dans la flaque de sang qui s'étale à côté de sa tête, et me voila au bout de la rue, sortant de l'ombre et comme dans un film, je me retrouve devant chez D'Agostino, où les vendeurs me font signent d'entrer, et quand je présente à la caisse un bon de réduction pour une boîte de flocons d'avoine au son, la fille - une noire, abrutie, lente - ne remarque rien, ne voit pas que la date de validité est dépassée [...] Ce soir, un dîner exaspérant, en compagie d'une Courtney vaguement défoncée qui ne cesse de me tanner de menus régimes, de George Bush et Tofutti, posant les questions qui relèvent directement du cauchemard [...]

    Une fois dans la limousine, je la dépose devant le Nell's, où nous sommes censés prendre un verre avec Meredith Taylor, Louise Samuelson et Pierce Towers, lui expliquant que j'ai un plan dope, et que je serai de retour avant minuit, c'est promis. Oh et passe le bonjour à Nell fais-je, d'un ton négligent. Mais-tu peux en acheter ici, au sous-sol, si vraiment c'est indispensable, pleurniche-t-elle [...] Je vais chez... Noj. J'achète ma coke à Noj. Mais Noj, c'est le Chef du Deck Chairs, dit-elle, tandis que je la pousse hors de la limousine. Noj n'est pas un dealer. Il est cuisinier ! Allons, ne fais pas ta langue de vipère, Courtney, dis-je soupirant, la poussant [...]

    Bret Easton Ellis, American Psycho


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  • Je sens des boums et des bangs
    Agiter mon cœur blessé
    L'amour comme un boomerang
    Me revient des jours passés
    A pleurer les larmes dingues
    D'un corps que je t'avais donné

    J'ai sur le bout de la langue
    Ton prénom presque effacé
    Tordu comme un boomerang
    Mon esprit l'a rejeté
    De ma mémoire, car la bringue

    Et ton amour m'ont épuisé
    Je sens des boums et des bangs
    Agiter mon cœur blessé
    L'amour comme un boomerang
    Me revient des jours passés
    A s'aimer comme des dingues
    Comme deux fous à lier

    Sache que ce cœur exsangue
    Pourrait un jour s'arrêter
    Si, comme un boomerang
    Tu ne reviens pas me chercher
    Peu à peu je me déglingue
    Victime de ta cruauté

    Je sens des boums et des bang
    Agiter mon cœur blessé
    L'amour comme un boomerang
    Me revient des jours passés
    A t'aimer comme une dingue
    Prête pour toi à me damner

    Toi qui fait partie du gang
    De mes séducteurs passés
    Prends garde à ce boomerang
    Il pourrait te faire payer
    Toutes ces tortures de cinglés
    Que tu m'as fait endurer

    Je sens des boums et des bangs
    Agiter mon cœur blessé
    L'amour comme un boomerang
    Me revient des jours passés
    C'est une histoire de dingue
    Une histoire bête à pleurer

    Ma raison vacille et tangue
    Elle est prête à chavirer
    Sous les coups de boomerangs
    De flash-back enchaînés
    Et si un jour je me flingue
    C'est à toi que je le devrais

    Je sens des boums et des bangs
    Agiter mon cœur blessé
    L'amour comme un boomerang
    Me revient des jours passés
    A pleurer les larmes dingues
    D'un corps que je t'avais donné

     

    Dani - Etienne Daho - Serge Gainsbourg


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  • Je déguerpis, horrifié, et remonte l'Avenue, titubant vers la maison, mais des gens, des endroits, des magasins se mettent sans cesse sur mon chemin, et quand dans la Treizième un dealer me propose du crack, je sors machinalement un billet de cinquante et l'agite sous le nez, et le type fait " Oh la vache ", éperdu de reconnaissance, et me serre la main, me glissant dans la paume cinq ampoules que j'entreprends d'avaler sous le regard faussement amusé du dealer qui tente de dissimuler sa profonde angoisse, et que j'attrape par le cou coassant " Le meilleur moteur, c'est celui de la BMW 750 iL, mon haleine puant, puis je me dirige vers une petite cabine téléphonique et me mets à raconter n'importe quoi à l'opératrice, avant de me décider à éjecter ma carte, me retrouvant soudain en ligne de la réception de Xclusive, annulant un rendez-vous pour un message que je n'ai jamais pris. Je parviens à retrouver mon calme en contemplant mes pieds, chassant les pigeons à coups de mocassins. A testoni et, sans y prendre garde, j'entre dans un restaurant minable de la Deuxième Avenue et, toujours aussi secoué, ahuri, en sueur, me dirige vers une petite grosse, juive, vieille aussi, et atrocement habillée.

    Ecoutez, dis-je, j'ai réservé, au nom de Bateman. Où est le maître d'hôtel ? Je connais bien Jackie Manson. Il y a de la place soupire-t-elle, tendant le bras vers le menu, pas besoin de réserver. Elle me conduit à une table abominable, au fond, près des toilettes et, lui arrachant le menu des mains, je m'installe précipitamment dans un box, sur le devant. En voyant les prix, la panique s'empare de moi - C'est une plaisanterie ou quoi ? - et sentant une serveuse près de moi, je passe ma commande, sans lever les yeux.

    Un cheeseburger, pas trop cuit. Désolé, Monsieur, pas de fromage. Casher. Je ne vois pas du tout ce qu'elle veut dire. Très bien. Donnez-moi un casherburger, mais avec du fromage, du Monterey Jack, par exemple, et... Oh, bon Dieu... Je sens les crampes qui reviennent. Pas de fromage, Monsieur, dit-elle. Casher. Mais bon Dieu, c'est un cauchemard ou quoi, espèce de connasse de Juive ? fais-je à voix basse. Du fromage blanc, vous en avez du fromage blanc ? Apportez-en. Je vais chercher le patron, dit-elle. Bon, comme vous voudrez. Mais en attendant, apportez-moi quelque chose à boire, fais-je d'une voix sifflante. Oui ? demande-t-elle.

    Un... un milk-shake à la vanille. Pas de milk-shakes. Casher..., dit-elle. Je vais chercher le patron. Non, attendez. Je vais chercher le patron, Monsieur. Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? fais-je écumant, mon AmEx platine déjà posée sur la table graisseuse. Pas de milk-shake. Casher... dit-elle, lippue, une de ces milliards de créatures qui ont défilée sur cette planète. Alors apportez-moi un lait malté, nom de Dieu... un lait malté à la vanille ! Je hurle, éclaboussant de salive le menu ouvert devant moi. Elle me regarde sans réagir. Et super épais ! Elle s'éloigne pour aller chercher le patron, et quand je le vois arriver, copie conforme de la serveuse, en chauve, je me lève et hurle. Allez vous faire foutre, bande d'enfoirés d'attardés de youpins, et sors en courant du restaurant  [...]

    Bret Easton Ellis, American Psycho


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