• Lunar Park


    Le narrateur Bret Easton Ellis commence par raconter ses débuts d'écrivain et comment, de romans en défonces, il finit par sombrer tout à fait en même temps qu'il devient une star de la jeune littérature américaine.

    Installé depuis trois mois dans la luxueuse maison de l'actrice Jayne Dennis, qui l'a sorti de l'abîme in extremis en échange d'un mariage et d'une cure de désintoxication, il partage à présent son quotidien, celui de Robby Dennis, leur fils de dix ans qu'il n'a pas reconnu, et de la petite Sarah, fille de Jayne.

    Il a 41 ans et veut saisir cette seconde chance : créer une famille, réussir à se rapprocher d'un garçon qu'il ne connaît pas et qui le repousse. Mais derrière les façades lisses de cette banlieue chic, l'auteur montre une Amérique post 11 Septembre terrorisée, qui drogue ses enfants aux anxiolytiques et où de jeunes garçons disparaissent mystérieusement.

    En douze petits jours, à partir du soir d'Halloween, ce rêve de vie tranquille va voler en éclats. Et "Lunar Park" d'embarquer le lecteur dans le crescendo de la terreur au fil de phrases sobres, haletantes, efficaces. Le poète selon Ellis est forcément "possédé". Au fil du désastre, son personnage se dédouble et la voix de "l'écrivain", peu fiable, aimant le drame, lui souffle d'inquiétantes interprétations.

    "Même si j'avais projeté de m'inspirer de mon père pour Patrick Bateman, quelqu'un,quelque chose d'autre avait pris les commandes", écrivait déjà le narrateur à propos d'American Psycho.

    Il a beau être horrifié, le livre s'écrit tout seul, "pendant la nuit, lorsque l'esprit de ce dément me rendait visite". Mais à présent les objets s'en mêlent. Oiseau en peluche, moquette, meubles, murs ou chaîne Hi-Fi - ils grattent aux portes, déchiquettent coussins et animaux, changent de place, poussent, pèlent, se déclenchent tout seuls.

    Bret reçoit des e-mails vides de la banque où reposent les cendres de son père, toujours à 2h40 du matin ; des personnages de ses livres envahissent la réalité, un étudiant nommé Clayton se fait passer pour Patrick Bateman, une série de meurtres dans la région imitent ceux décrits dans American Psycho. Tel fut donc le regard porté - par Anne Pitteloud -  suite à la lecture du dernier [BEE]


  • Commentaires

    1
    Samedi 22 Juillet 2006 à 09:56
    hirsute
    Je suis toujours attentif à ton boulot...
    2
    Samedi 22 Juillet 2006 à 16:45
    andy verol
    Merci à nein eins eins et toi pour le bloggroll - c'est sympa ;)
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