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  • "L'esprit de Canal+ est mort aujourd'hui. A l'impertinence et la pertinence succède l'incontinence face au pouvoir politique et financier", a déclaré au Monde Karl Zéro - qui a appris le nom de sa remplaçante - mardi soir - par un coup de téléphone de Rodolphe Belmer, directeur général de Canal +.

    La décision de supprimer "Le Vrai Journal" avait été prise en juin 2005. En évinçant cet animateur controversé, malgré les interventions de plusieurs personnalités politiques - tels Nicolas Sarkozy et Laurent Fabius - la direction de Canal+ tourne la page du mélange des genres entre politique et divertissement. Elle solde aussi les comptes de certains dérapages de Karl Zéro, dont celui de "l'affaire Alègre" à Toulouse.

    Effet collatéral du recrutement de Laurence Ferrari : l'émission "Vis ma vie" qu'elle présentait sur TF1, produite par Jean-Luc Delarue, ne devrait pas être reconduite à la rentrée, aggravant la situation économique du producteur. Sur Canal+, d'autres changements d'antenne sont attendus. Selon nos informations, Maïtena Biraben, qui présente le magazine de la mi-journée "Nous ne sommes pas des anges", devrait quitter la chaîne cryptée pour rejoindre le groupe France Télévisions. Par la même occasion Laurence Ferrari change de statut en quittant TF1 et devrait endosser le couvre-chef de présentatrice et productrice pour le compte de la chaîne cryptée - autrefois dissidente.

    Le budget du magazine ne devrait pas être inférieur aux 180 000 euros hebdomadaires perçus par la société de Karl Zéro pour produire le "Vrai journal". Une nouvelle ligne éditoriale que la chaîne cryptée entend adopter en prévision de la campagne présidentielle de 2007.

    Source : Satellifax - VERBATIM


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  • Ça commence avec un vieil homme noir en boubou vert qui brandit des chaînes sous le nez de touristes blancs. Ça se passe sur l'île de Gorée, au Sénégal, dans une "esclaverie", où des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants embarquèrent, dentition vérifiée, pour les cales des navires négriers. Imagination ? Oui. Volonté de revanche ? Non, et c'est toute la force du documentaire d'Arnaud Ngatcha, "Noirs" diffusé dimanche 7 mai sur France 5, que de ne pas céder aux sirènes du communautarisme, qui semble ces temps-ci de plus en plus... tendance.

    "Noirs", c'est l'histoire d'un jeune documentariste qui s'interroge sur ses origines, mais qui ne s'y enlise pas. Qui fait son devoir de mémoire, comme on dit aujourd'hui, mais sans s'aveugler en restant trop longtemps le nez sur ses cahiers. A l'appui, le discours de Christiane Taubira à l'Assemblée Nationale, venue défendre son texte sur la reconnaissance de l'esclavage comme crime perpétué contre l'humanité, le 18 février 1999.

    "Ce rapport n'est pas un acte d'accusation car la culpabilité n'est pas héréditaire, et que nos intentions ne sont pas de revanche." Et puis cette phrase de l'écrivain Gaston Kelman, la plus encourageante de toutes, et aussi la plus engagée contre les racistes angéliques, ceux qui ont inventé le mot "Black" parce que le mot "Noir" leur écorche le palais.

    "Le plus déconcertant pour la population noire de France, confie l'auteur de Je suis noir et je n'aime pas le manioc, c'est croire qu'ils sont et seraient seulement le produit d'une origine et d'une histoire. On peut aussi connaître son histoire pour s'en sortir." Ce que vient de faire précisément le documentaire d'Arnaud Ngatcha - et ceci par le haut. Le vieil homme de Gorée - peut dorénavant dormir en paix.

    Christophe Ono-Dit-Biot


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